3/05/2009

Pougalou / Le Pouls 1976


Le Pouls c'était le surnom de Denis Lepage. Mais il faudrait tout d'abord préciser lequel car ce nom est au Québec ce que John Smith est au Étas-Unis. Juste dans l'industrie musicale il existe au moins trois Denis Lepage: Un chanteur country Québécois, un banjoïste Franco-Ontarien, et l'homme derrière (entre autre chose) l'album "Le Pouls".

Connu par certains comme claviériste. Par d'autre comme compositeur & arrangeur pour divers chanteurs/ses dans les années 70. Par d'autres encore comme celui qui "pondait" des tubes Disco dans les années 80. On peut affirmer que Denis Lepage semble avoir été un homme de studio, rarement frontman, mais facilement capable de s'adapter à l'époque musicale dans laquelle il évoluait. Son premier enregistrement date du début 60 lorsqu'il avait 16ans (le groupe Rock'n Roll "Les Stringers"), et aussi récemment que 1994, il sortait un disque Jazz (Denis Lepage Jazz Quartet). Ces jours-ci, il semblerait que Lepage soit devenu transexuel et "performe" sous le nom de "Nini No Bless". Avec le recul, c'est peut-être ce qui expliquerait l'étrange concept sur la pochette. Je vous encourage à aller voir sa page myspace (merci a Peter Gunn pour l'info).

Il n'y a presque aucun style musical auquel il n'a pas touché.

Denis Lepage était aussi multi-instrumentiste et on a qu'à regarder les crédits du disque "Le Pouls" pour comprendre: voix, flugel horn, trompette, piano électrique, orgue Hammond, clavinette D-6. En fait, on pourrait dire que ce disque est probablement la première tentative de carrière solo. Mais aussi la première collaboration avec sa femme Denyse. Plus tard ils auront beaucoup de succès dans le Disco. Donc "Le Pouls" est une sorte de prélude au duo "Lime" qu'il formeront dans les années 80.

Mais revenons en 1976, nous sommes en pleine vague funk dans la pop Québécoise. Claude Dubois, Boule Noire, Ville Émard Blues Band, Ovila, Richard Tate, Nanette Workman, Luc Cousineau etc.. ont sorti ou sont sur le point de sortir des albums avec plusieurs compositions "Funk". Denis Lepage fait parti de certain de ces enregistrements.

En Janvier/février de cette année-là, il enregistre son album "Le Pouls". Majoritairement instrumental, l'album est un incontournable pour tout collectionneur sérieux de Funk / Jazz. Quatre pièces sont justement funk ou Jazz fusion (les instru "Pougalou", "Hymne au soleil", "Le vieux beboop sale" et "Do it" chanté en anglais par Lepage). Il y a aussi deux autres compo que je qualifierais de Progressive ("Océan cosmique" & "Le soleil, la terre et toutes les autres planètes").

Tous composés par Lepage sauf "Le vieux beboop sale" (du bassiste Robert Alary) et "Le soleil, la terre..." (co-écrite avec le guitariste Robert Goulet). Trois balades ("L'Amour l'Amour", "Baby Baby", "Le bonheur est chez moi") sont co-écrites et chantés par sa femme Denyse (qui est crédité au conga également).

Les compo plus intéressantes, selon moi sont les pièces "Hymne au soleil", "Pougalou", et "Le vieux beebop sale". Les claviers de Lepage sont évidemment le point fort de chaque pièces.

"Le vieux Beboop" sale est composé dans l'esprit des thèmes de série policière de l'époque (Blaxploitation, Jazz fusion). L'intro est spectaculaire. Chaque instruments rentre un après l'autre, et rajoute une couche (clavier, batterie, basse, cuivre).

"Hymne au soleil" est similaire en construction si ce n'est de la flûte traversière qui allège un peu l'atmosphère. Fait à noter, cette pièce figure sur la compil "Les meilleurs groupes de notre époque", sortie en 1976 et regroupant majoritairement des groupes rock et/ou progressif de l'époque.

Pour terminer, "Pougalou". Il s'agit d'un funk pur et dur reposant sur la section cuivre et la guitare Wah Wah.

MP3:

Le vieux Beboop sale
Hymne au soleil
Pougalou

8 commentaires:

Anonyme a dit...

Sérieux, en y repensant, son manque de succès est p't'être dû à sa pochette...

Simon a dit...

Je crois plus que l'étrange pochette était un avant goût de sa trans-formation. Va voir son myspace "NininoBless" tu vas comprendre.

Anonyme a dit...

La fille avec le gros bras d'un ancien Monsieur Montreal est Denyse Le Page.

Denis est a gauche. Il était beau sur cette pochette. La musique était signé avec Pacha Records de Yves Martin et la musique était de superbes compositions. Deux batteurs, deux percussionnistes, Denis sur clavier et Robert Alari sur la basse. Incroyable groupe! A ce moment la personne savait et meme pas Denis qu'il deviendrait ce qu'il est aujourd'hui. The guy is fucked up now!

Simon a dit...

Merci pour les infos Anonyme, mais un peu de respect pour Monsieur Lepage SVP.

Bespin a dit...

Denis Lepage succéda à Jacques Crevier en 1974, comme orchestrateur des albums de Patof (Jacques Desrosiers).

Denis Lepage arrangea pas moins de six albums de la série Patof : Bienvenue dans ma bottine (1974), Itof et la ville souterraine (1974), Polpon – Opération bonbon (1974), Amikwan – Koi koi ayaho (1974), Bricolons avec Madeleine (1975) et Tut-Tut / Fafouin (1976).

Encore de très beaux arrangements riches et variés et utilisant des cordes et des cuivres. Le piano est souvent aussi très présent.

De beaux albums produits par nul autre qu'Yves Martin!

Discographie de Patof : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le:Palette_Patof

Richard a dit...

Je suis le batteur aux cheveux longs sous "LePouls" à l'endos de la pochette. Nous avons tous investi énormément de temps et d'énergie sur le projet Le Pouls. Il y avait une énergie incroyable qui émanait de ce groupe live. Dommage que ce fut si difficile à tenir à flot. Cette énergie provenait de Denis bien entendu et se transmettait aux autres membres du groupe. Je viens d'apprendre pour NininoBless; je n'ai pas revu Denis depuis 1976. Je ne veux pas porter de jugement, par contre il y a clairement une corrélation entre cette pochette et ce qu'il est devenu. Étrange.

Simon a dit...

Merci pour ce témoignage M. Patry.

Étiez-vous du groupe précédent de D. Lepage, les Persuaders ?

Denyse a dit...

Non patry et denisne se connaissait pas. Les persuaders, le frere a Denis etait batteur ensuite Andy Shorter