3/21/2010

Stéphanie 1966 (1de2)


Elle se faisait appeler simplement Stéphanie. Elle était drôlement bien entourée pour une jeune première. À ma connaissance, son unique album est celui-ci. Il est sorti en 1966 sur Capitol dans la série 70 000. Curieusement, elle ne semble être répertoriée dans aucun ouvrage québécois.

Les arrangements de Paul de Margerie font de ce disque ce qu'il est: de l'excellente pop orchestrée. L'album aurait pu être un de ces enregistrements dépouillés de chansonnier comme c'était la mode à l'époque (un poète, sa guitare et un tabouret). Mais au lieu de cela, on a droit à un son riche, digne des plus grosses productions studio.

1966 était vraiment une autre époque, on pouvait encore entendre des artistes accompagnés d'un vrai "orchestre". Malheureusement aucun musicien n'est identifié sur la pochette.

L'album est constitué presque uniquement de reprises. Étrangement du côté A, toutes les pièces sont d'artistes québécois (Ferland, Gauthier, Vigneault...). Du côté B, que d'artistes français (Ferrat, Vian, Férré...).


Point de vue purement musical, le fait saillant est sans contredit la reprise de "Avant le Jazz" de Michel Legrand. La version originale (+ou- 1964) était très "percussions africaines". Paul de Margerie en a fait une battuccada brésilienne beaucoup plus dynamique et entraînante. À vous de juger:


Je dis que l'album est "presque" uniquement constitué de reprises car l'album contient tout de même deux compositions originales. Les pièces "Le clou" et "Chanson tirée par les cheveux" avaient été composées expressément pour Stéphanie par le duo auteur/compositeur Claude Gagnon et Pierre Bourdon.


Ces deux hommes, en plus d'avoir à leur actif chacun un album solo, étaient notamment derrière la comédie musicale "Désespoir à gogo" présentée l'année même au théâtre Le Patriote. La mise-en-scène était l'oeuvre du désormais célèbre André Brassard.







Fait intéressant, l'orchestre accompagnant ce spectacle était nul autre que Les Mersey's.


Sauf erreur, il n'existerait malheureusement aucun enregistrement de cette comédie musicale.

Revenons à Stéphanie. La pièce "Le clou" est une superbe balade samba. Violon, clave et vibraphone donne des sonorités sophistiquées qu'on a rarement entendues au Québec depuis.

Sur "Chanson tirée par les cheveux" on retrouve des accents yé-yé dans le refrain (guitare, batterie et cuivre). Le texte fait référence à cette drôle de mèche que Stéphanie porte à l'avant.

Psyquébélique aimerait remercier le parolier Claude Gagnon pour les photos. Je vous encourage à visiter son site où vous pourrez vous procurer son recueil Chanson de la sourde fontaine / 1983. Dedans vous y retrouverez ses chansons de Stéphanie, ceux de "Désespoir à gogo" et beaucoup plus.

Mentionnons en terminant la reprise de Leny Escudero "Rupture en cinq temps". Un Jazz bien rythmé qui vous fera taper du pied.
MP3: Téléchargez l'album

5 commentaires:

Sébastien Desrosiers a dit...

Excellent topo; qui n'aime pas la série 70000 de Capitol? ; )

La photo des filles maquillées est fantastique. J'adore!

Simon a dit...

Merci. Oui le maquillage et mystérieux. J'aimerais bien entendre son de cette comédie musicale à défaut de pouvoir la voir.

Sébastien Desrosiers a dit...

Première partie de 2? Tu m'intrigues...

Simon a dit...

Ah ! Tu va voir....

hodkin a dit...

Merci Simon de nous faire découvrir cette Stéphanie qui m'était totalement inconnue. À la première écoute, j'ai entre autres constaté qu'elle affectionnait assurément le chant de Monique Leyrac. La preuve, c'est qu'elle reprend à son tour cette magnifique chanson de Claude Gauthier "Parlez-moi de vous" que Leyrac avait enregistrée à la fin des années 1950 je crois. La reprise d'"Avant le jazz" m'a aussi beaucoup plu.
Par ailleurs, permet-moi de te recommander d'ajouter à ce volet de chanteuses Nicole Perrier. C'est la voix que nous entendions derrière l'extraordinaire duo jazz Gagnon/Léveillée au tout début des années 1960, entre autres dans certains génériques d'émissions de Radio-Canada. Perrier a enregistré un 33 tours de chansons à la fin des années 1960 et il vaut le détour.
J'ai très hâte d'entendre la suite de Stéphanie... Apprendrons-nous ce qu'elle est devenue? Telle est la question!
Merci. Alan H.